Pourquoi je ne bois pas de vins californiens
Les pesticides, une histoire d'horreur
Mise en garde : Si je n'ai aucune opposition de nature quasi théologique, comme certains, à l'utilisation de pesticides, je crois qu'on devrait limiter leur utilisation pour lutter contre des infestations imminentes qui menacent la survie même de champs entiers de vignes. Une utilisation purement préventive, et lourde, devrait être interdite. C'est ce qu'on appelle une viticulture raisonnée. En d'autres mots, il faut savoir se servir de sa tête, et toute opposition de principe est à mon avis ridicule et dangereuse.
En septembre 2013, une étude européenne a démontré que 90 % des vins français contenaient des résidus de pesticides. Les Américains en ont fait leurs choux gras, omettant bien sûr de mentionner que dans tous les cas les doses détectées étaient très faibles et nettement sous les seuils acceptés. Les médias américains ne se sont pas demandés non plus ce qu'il en était chez eux…
Les renseignements sont très difficiles à trouver, mais on peut y arriver. J'ai colligé pour vous les vrais chiffres provenant de sources fiables comme la California’s Department of Pesticide Registration.
• La France produit environ 5,3 millions de tonnes de vin et utilise 12 500 tonnes de pesticides divers, soit 2,4 kg par tonne.
• La Californie produit 2,5 millions de tonnes de vin et utilise pour ce faire 20 000 tonnes de pesticides divers, soit 8 kg par tonne de vin produite ! Voilà toute la vérité sur les vins de Californie.
Il y a tout à parier que les quantités de pesticides dans le vin californien sont beaucoup plus élevées, au moins trois fois plus élevées, et parions que plusieurs d'entre eux sont carrément dangereux, la chose étant beaucoup moins réglementée qu'en Europe.
Un conseil : Si vous tenez absolument à boire du vin californien, achetez des vins bio, une recommandation que je fais pas pour les vins européens, français, italiens, espagnols et autres.
Longue vie aux vins du Vieux Monde !
Ci-dessous, une réédition d'une photo tirée de mes archives : un Loupiac 1988 bu cet hiver, gracieuseté de Jean-Christophe Dorchies et Dominique Z.
Roger Gauthier, Le photographe venu du froid
••••••••••••••••••••••••••••
Why I Don't Drink California Wines
Pesticides: A Horror Story
Warning: If I have no quasi-theological opposition to pesticides as some do, I think that their use should be limited to stop major infestations that threaten to destroy or severely damage a vineyard or a region. A massive purely preventive use should not be allowed. That's what one calls "reasoned viticulture". In other words, it's always a good thing to do things in a responsible manner and not consider pesticides as an evil thing as a matter of principle.
In Septembre 2013, a reputable european study showed that 90% of French wines contained pesticide residues. All American magazines, newspapers and websites were glad to inform their readers of that situation, but they very rarely mentioned that levels observed were very low, always under authorised levels, and in several cases barely detectable by modern scientific methods. It was often implied that American wines did not have this problem. They very certainly never tried to know!
The corresponding data is very hard to find, but it can be done. I have collected the appropriate data for you, using reputable sources like California’s Department of Pesticide Registration.
• France's wine production was around 5.3 million tonnes in 2011 and used around 12,500 tonnes of pesticides, which means 2.4 kg/tonne.
California (90% of American production) wine production was 2.5 million tonnes and used 20,000 tonnes of pesticides of all sorts, or 8 kg/tonne! This is the absolute truth about California wine.
California growers use at least 200 different pesticides of all sorts. With such quantities of pesticides used, I am ready to bet that almost all California wines contain more than "pesticide residues". How come those numbers are not available? How come there is almost no serious study on this major problem? How come none of the media ever mentions it? I would say that there is a good chance that some of those wines are unsafe by European standards.
If you want to drink American wine, please choose only biological wines. I do not make the same recommendation for Old World wines, whether they are French, Italian, Spanish or else.
Long live Old World wines! :-)
You will find below a reedition of a photo from my archives: a Loupiac 1988 that we drank this winter, a gift from Jean-Christophe Dorchies and Dominique Z.
Roger Gauthier, The Photographer who came from the cold
Titre / Titre
à ta santé!!¨
RépondreEffacerAttention, à ce rythme-là tu auras viré écolo avant même d'avoir compris ce qui t'arrive :D
RépondreEffaceruna imagen de muchos contrastes.
RépondreEffacerun abrazo
une image de contrastes.
un câlin
Mais comme je te comprends !
RépondreEffacerJe suis un peu chauvine peut-être : D
A la tienne Roger.
Bizzzz
@Elfi : Et à la tienne ! Que dirais-tu d'un Prince Probus 2000 ? :-)
RépondreEffacer@Dominique : Ce n'est pas sur le point d'arriver. Autant être créationniste qu'être biodynamiste par exemple. Et je refuserai toujours le dogme. C'est pourquoi j'ai le plus grand respect pour les vignerons qui déclarent publiquement pratiquer une culture raisonnée.
RépondreEffacerQuant aux fous qui pratiquent la biodynamie et croient à la sorcellerie, je n'ai aucun respect pour leurs croyances voisines de celles d'une secte. Il leur arrive pourtant souvent de produire de très bons vins, chers et parfois très chers, parce qu'il aiment leur métier et le font correctement. Ils auraient bien sûr les mêmes résultats en bio ordinaire, ou même aussi en culture raisonnée.
@Reltih: Merci, mon ami ! :-)
RépondreEffacer@Mireille : Chauvine ? Je ne sais pas. Mais je sais que les vins français sont toujours sans égal… comme les fromages, le fois grads et la bouffe en général !
RépondreEffacerJe me garderai bien de porter un jugement sur les histoires de rythmes lunaires et planétaires, ce n'est pas mon rayon (cela dit, la lune ayant une influence sur les marées, pourquoi n'en aurait-elle pas sur les cultures ?).
RépondreEffacerCe que je sais en revanche, c'est que c'est l'une des façons les plus respectueuses de traiter la faune comme la flore, et c'est pourquoi la qualité est au rendez-vous, tu en conviens toi-même.
À la maison on est tombés dans le bio peu après la naissance de la Demoiselle, et je t'assure qu'on fait la différence quand d'aventure on prend des fruits ou des légumes conventionnels (et je ne parle même pas de la viande !). À la campagne les choses sont différentes parce que tu peux assez facilement trouver des petits producteurs qui sans être labellisés n'emploient pas de traitements chimiques mais en ville ça relève de l'impossible, ou alors les prix pratiqués sont comparables voire plus élevés qu'en bio.
Concernant l'agriculture raisonnée, elle est prônée chez nous par la fnsea, pas franchement des gens respectueux de la nature, pas des gens à qui je ferais spontanément confiance…
Je ne peux pas être davantage en désaccord. Tu ne peux pas raccourcir ma pensée de la sorte.
RépondreEffacerL'agriculture bio, je suis pour. L'utilisation intelligente et mesurée de pesticides, aussi chimiques fussent-ils, je suis bien sûr également pour. L'imbécile de vigneron qui vient d'être condamné pour avoir refusé de traiter ses vignes contre une infestation menaçant toute la région, c'est un fanatique religieux, rien d'autre. Je suis PhD en chimie organique, j'ai longtemps travaillé dans le domaine, je sais de quoi je parle. Et surtout, je ne prends pas mes renseignements sur l'ineffable internet, un scientifique sait mieux que ça.
Je maintiens que les biodynamistes donnent dans la sorcellerie, rien d'autre. Et oui, plusieurs obtiennent d'excellents résultats MALGRÉ LA BIODYNAMIE, qui est, je le répète, de la sorcellerie. Et les plus grands vins ne sont JAMAIS produits par ces gars-là, tiens tiens.
Informe-toi au sujet de la biodynamie. Enterrer des cornes de bouc en cercle, des cornes vides pleine de bouse de concentration homéopathique (la revoilà, celle-là aussi !) il faut être fou, ou timbré, ou ignare.
80 grammes de bouse de corne par hectare, c'est de la sorcellerie. La pensée magique ne sera jamais une science. Les Américains ont le créationnisme, et vous vous avez ces patentes-là.
Et moi, ce suis grand-prêtre de l'Église du Grand Monstre en Spagnetti (Church of the Great Spaghetti Monster en anglais). C'est une religion. Et le Grand Monstre en Spaghetti est mon Dieu.
Sans rancune.
Je ne crois pas avoir raccourci quoi que ce soit, relis-moi bien. D'ailleurs, si ça peut te rassurer, les histoires de cornes de bouc me laissent aussi quelque peu sceptique.
RépondreEffacerConcernant E. Giboulot, puisque c'est lui que tu évoques, je crois que la situation est plus complexe que ce que tu en dis.
À part ça, Allah est grand,
Bouddha est gras,
Peace.
@Dominique : Tut tut. Tout le problème vient de cette phrase dans ton avant-dernier commentaire :
RépondreEffacer« c'est pourquoi la qualité est au rendez-vous, tu en conviens toi-même. »
Ce n'est pas ce que je dis. En fait, la qualité est souvent au rendez-vous. Mais souvent aussi, elle ne l'est pas ! Tout comme pour les vins bio, dont un bon nombre sont proprement innommables alors que d'autres sont franchement excellents.
Ce que tu reproches aussi aux gens qui font de de l'agriculture raisonnée, c'est de ne pas en faire une religion. C'est en tout cas ce qui m'apparaît. De mon point de vue de spécialiste et scientifique, ce que je suis, je suis à fond de train derrière l'agriculture raisonnée, qui est un compromis honnête.
Heureusement, les purs et durs bio ou biodynamistes ne représentent pas plus que 4 pour cent de la production en France, quoi qu'en dise Le Monde et tous les sites bio de France. Les biodynamistes ne sont pas plus que 0,5 %, très heureusement pour la survie mentale de la France.
La SAQ, ici, offre près de 5000 vins français, un très bon échantillonnage merci. Là-desus, 3 % de vins bio certifiés seulement. La SAQ n'en fait pas une religion. En fait, elle s'en fiche, elle est là pour le fric.
La SAQ offre 1050 vins de Bordeaux, dont 13 en agriculture agrobiologique. Ça fait bien le haut total de 1,2 %.
La vallée de la Loire est la seule région ou le bio est bien représenté à la SAQ : 26 sur 284, soit 9 %. Mais ce n'est pas représentatif de la France, loin de là. Mes meilleurs chinons sont de Charles Joguet et Philippe Alliet, et ils ne font certainement pas bio.
Bio n'est pas synonyme de bon, voilà ce que je dis. Et respecter la terre ne demande pas d'être bio à tout crin, loin, loin, loin de là.
Détrompe-toi, je ne suis pas aussi manichéenne que tu le laisses entendre, et je suis la première à dire que je ne détiens pas LA vérité.
RépondreEffacerDans l'absolu le raisonné serait une bonne chose mais il faut voir ce que l'on met réellement derrière ce mot et l'homme étant ce qu'il est, et la France figurant dans le peloton de tête des pays utilisateurs de pesticides et engrais de synthèse au monde, le mot en question prend une saveur toute relative…
J'ajouterai églament qu'effectivement il arrive que le bio n'ait pas bon goût…
RépondreEffacer@Dominiqiue : Je viens de démontrer, chiffres à l'appui, que la France était TRÈS LOIN du peloton de tête dans l'utilisations de pesticides ET d'engrais. Très loin. DIX FOIS moins que la Chine, les États-Unis, le Costa-Rica et bien d'autres. Moins par hectare que le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas… dans une bonne moyenne pour l'Union européenne finalement.
RépondreEffacerTous les pays du tiers-monde utilisent moins de pesticides parce qu'ils n'ont pas l'argent, point. Mais ils utilisent tous les pesticides bannis en occident, a leur fait une belle jambe !
Comme scientifique, aucun exemple personnel ne m'intéresse, aucun. Je carbure aux stats. Et le goût, finalement, c'est affaire de goût comme on peut facilement le deviner.
C'est un sujet que je connais à fond et que je peux défendre ad nauseam. Mes sources de données sont impeccables, obtenues selon toutes les règles de la recherche scientifique.
Règle numéro 1 : Ne jamais tenir compte d'opinions venant de blogues, fût-ce le mien.
Règle numéro 2 : Ne jamais tenir compte de l'opinion d'ignares heureux comme Steiner ou Hahnemann, qui ont vécu il y a beaucoup trop longtemps et se sont égarés dans des labyrinthes construits de façon illogique.
Contrairement à ce que tu sembles croire je ne prends pas toutes mes infos sur des blogues (manquerait plus que ça !). Il m'arrive de lire aussi la "vraie" presse (Le Monde, pour ne citer que lui) et de consulter des sites officiels.
RépondreEffacerAccessoirement, une partie de mon métier consiste à vérifier des infos. Ça ne signifie pas que je sois infaillible mais à priori je me débrouille pas trop mal quand il s'agit de partir à la pêche aux infos.
Belle fin de journée à toi !
@Dominique : C'est maintenant le temps de mettre fin à cette intéressante discussion. Tu connais parfaitement mon point de vue. Il est nuancé, parfois plein d'incertitudes.
RépondreEffacerIl me restera dans un billet prochain à expliquer avec de nombreux exemples comment on construit une bibliographie qui tienne la route. Je le ferai à partir d'exemples qu'on peut retrouver sur Internet… mais seulement si on sait quoi chercher.
Il n'y a pas de honte à ne pas savoir comment trouver ces informations-là. Et seuls les scientifiques (et par tous loin de là) arrivent à le faire correctement.
L'apprentissage pour y arriver est ardu et prend quinze ans de formation scientifique intensive. Je ne me prends pas pour une grosse tête. Mais c'est mon métier, vois-tu. Je suis chercheur scientifique bien avant d'avoir été prof et photographe. Alors oui, je sais, et ça me fait plaisir d'expliquer et de partager mes connaissances approfondies dans le domaine.